Une balade à cheval improvisée

Cheval et sa cavalière à pied en forêt de Sologne proche d'un étang — S. Carlino

La Sologne improvisée

Besoin de me ressourcer, de prendre un moment pour moi…il fait frais mais la matinée promet d’être sublime. Plus le moment de tergiverser, j’emmène mon fidèle Tiago, équidé de son état, à la découverte de la fameuse forêt de Sologne !

Je remplis mes sacoches des délicieux macarons solognots Arthur et Lola glanés la veille, de pommes juteuses et d’une bouteille de sirop de châtaigne (vivement la pause goûter !), avant d’aller à la rencontre de mon partenaire de randonnée.

Je décide de débuter mon périple au cœur du parc national des Dolines de Limère en Sologne. Les premiers kilomètres passent en un battement de cils : je suis émerveillée par ce dédale d’arbres centenaires. Au son des pas feutrés de mon acolyte à sabots, nous arpentons les chemins bordés de fougères. Le sol est souple, à peine recouvert par les feuilles roussies de ce début d’automne. Tiago hume l’air frais du matin, ses pas se font sautillants…puis sa gaité l’emporte et nous partons au petit galop sur la piste déserte : quel bonheur !

cheval monté dans la forêt de sologne en automne — E. Brun

Une rencontre inattendue

Nous contournons les dolines, grandes étendues d’eau circulaires au-dessus desquelles s’étire encore une brume cotonneuse. Nous traversons la forêt au petit trot, seul le son des sabots et les bruissements des petits animaux viennent perturber le chant des oiseaux. Tranquillement, l’intimité de la forêt laisse place aux grands espaces : d’immenses champs de maïs dorés, prêts à récolter, s’étendent devant nous, au milieu desquels serpente une piste de petits cailloux blancs qui crissent sous les pas de Tiago. Cette grande piste lui donne des ailes et je n’ai aucunement l’intention de le contrarier : nous galopons joyeusement jusqu’à ce que nous voyons les grandes tiges jaunes bouger sur notre droite. Mon cheval a les oreilles frémissantes, il est aussi curieux que moi. Soudain, ce n’est pas un, ni deux, mais trois sublimes cervidés qui bondissent sur la piste blanche. Tout le monde s’arrête, le temps aussi. Nous nous observons de loin, dans un silence royal. Les grands animaux hument l’air ; mon odeur camouflée par celle du cheval est certainement la raison de leur sérénité. Tout aussi inopinément qu’ils sont apparus, ils franchissent le mur doré d’épis de maïs et nous laissent à rêver de cette rencontre enchanteresse.

arbres forêt de Sologne en automne — E. Brun

En tête à tête avec mon cheval à l’ombre des chênes

C’est l’heure de la pause, je profite d’une zone dégagée pour mettre pied à terre. Tandis que mon partenaire de randonnée se délecte de l’herbe tendre des sous-bois, je grignote les biscuits aux amandes en profitant des rayons de soleils adoucis par les feuilles d’automne. Les odeurs de terre mouillée et de champignons me parviennent avec délice du sous-bois. Mon ami bien trop gourmand a essayé d’en négocier quelques bouchées, il faut bien avouer qu’ils sont appétissants ! Je préfère partager avec lui les pommes craquantes et acidulées emportées pour l’occasion : il ne semble pas déçu de l’alternative. Je pose mes mains sur son encolure chaude et douce, cachées sous sa crinière, pour les réchauffer un peu. Bonheur simple.

Cheval monté devant étang de Sologne avec soleil rasant — E. Brun

A cheval dans l’étang

Nous revoici en route pour le retour. La carte montre de nombreux étangs autour de nous, ce sera parfait pour que Tiago puisse se désaltérer. Après avoir arpenté les sentiers forestiers de Sologne, nous finissons par découvrir une magnifique étendue d’eau, tout entourée d’arbres comme un bijou caché dans son écrin. Nous en faisons le tour pour admirer le paysage et nous approcher d’une berge basse et praticable. Tiago descend jusqu’à mettre ses pieds dans l’étang, et y plonge le nez pour se désaltérer. Les fines ridules se propagent sur la surface de l’eau, faisant onduler le reflet du ciel. Maintenant qu’il a bu tout son saoul, cette crapule fait encore deux pas dans l’étang et se met à tout éclabousser gaiement avec son antérieur ! Sa bonne humeur est véritablement communicative ! Je le laisse s’amuser et marcher un peu dans l’eau, nous avons tout notre temps. Il finit par sortir de l’eau de lui-même et prendre le chemin, j’ai compris, la pause est terminée !

La suite de notre parcours se fait entre champ et forêt, jusqu’à notre retour au camion. Cette sortie à la découverte de la Sologne nous a fait un bien fou. Encore baignée de quiétude, je songe aux kilomètres qu’il nous reste encore à explorer : de belles aventures en perspectives !

Que vous soyez un cavalier chevronné, ou que vous ayez envie d’être un cowboy (ou une cowgirl !) pour la journée, si vous n’êtes pas accompagné de votre fidèle destrier, sachez que plusieurs Centres de Tourisme Equestre peuvent vous faire vivre cette expérience. Ces écuries mettront à contribution leur cavalerie expérimentée et des guides aguerris qui sauront vous faire découvrir les secrets de la mystérieuse forêt de Sologne.

Si vous vous déplacez avec votre cheval ou votre poney, plusieurs centaines de kilomètres d’itinéraires équestres ont été tracés pour vous à travers la Sologne.