2 vélos posées sur les murs d'une maison de briques
OT Sologne Côté Sud
Clémence nous raconte...

La route des étangs de la Sologne à vélo

C'était un mardi, le ciel était gris, il avait plu sans relâche toute la journée. Mon après-midi au bureau avait été dense et quelque peu stressante. C'est avec soulagement que j'accueillais le crissement de la dernière porte vitrée. Dehors la pluie avait transformé la ville en miroir triste. Il était 21h00 passé quand je retrouvais le calme de mon petit appartement. Exténuée par l'agitation urbaine, je décide d'aller prendre un grand bol d'air au calme à la campagne. J'appelle tante Agnès qui vit désormais au coeur de la Sologne.

maison traditionnelle de Sologne avec briques et pans de bois
OT Sologne Côté Sud

Ma pause hors du temps en Sologne des étangs

Je quitte Paris avec Marie en début d'après-midi pour éviter les interminables ralentissements des fins de semaine. Après 2h00 d'autoroute qui nous paraissent sans fin, place au calme et à la nature. Nous devinons çà et là, cachés derrière des haies en fleurs, les étangs de Sologne. La beauté de la Sologne se révèle vraiment aux curieux. Nous arrivons dans le village de Saint-Viâtre. Les maisons de briques rougies par les rayons du soleil déclinant nous réveillent de la léthargie des voyages en voiture.

maison de briques traditionnelle de Sologne
OT Sologne Côté Sud
Au coeur de la Sologne des étangs...

Un weekend inattendu

Voulant fuir la ville, nous n'avions rien prévu si ce n'est de nous laisser bercer par le calme et mettre notre stress enfin en pause. C'était sans compter sur  tante Agnès qui avait, elle, décidé de nous faire découvrir sa Sologne. 

Elle profite du dîner pour nous suggérer quelques visites et balades dont elle a le secret. Après la traditionnelle tarte tatin, nous nous installons confortablement autour du feu de cheminée, encore utile par ces fraiches soirées de Printemps. Telles de petites filles hypnotisées par le conteur, nous plongeons dans le monde féerique et mystérieux de la Sologne. 

Les onze coups de la contoise centenaire, nous retirent malgré nous de notre rêve éveillé. Le grand escalier de chêne clair nous conduit vers un repos bien mérité. Demain nous partons à la rencontre de la Sologne.

étang de Sologne avec sa bonde en forêt
OT Sologne Côté Sud
panneaux de signalisation de la Sologne à vélo
OT Sologne Côté Sud
panier pique en osier déposé dans l'herbe
Pixabay

Après un petit-déjeuner copieux fait de tartines de pain frais et de confiture de fraises de Sologne, nous partons à vélo sur la route des étangs. Les chants des oiseaux des haies, les cris du geai des chênes et la pie bavarde accompagnent nos premiers coups de pédales et semblent nous encourager dans notre effort matinal.

Après 1 km, nous devinons les premiers étangs protégés par de larges roselières que le soleil levant tranforme en gerbes d'or. Nous imaginons la vie du peuple des étangs dans ces hautes herbes protectrices. Pour vivre heureux vivons cachés.

Etang du mouet en Solognesaint viâtre
OT Sologne Côté Sud
Notre titanic

L'étang du Mouet

 

Nous quittons momentanément l'itinéraire principal pour nous rendre à l'étang du Mouet. Les rayons du soleil font scintiller les prairies de Sologne perlées de gouttes de rosée et réchauffent nos corps encore engourdis par la fraicheur du matin.

Nous posons nos vélos et cheminons sur le sentier pédagogique vers l'observatoire. Nous ajoutons à notre maigre vocabulaire de naturaliste en herbe rotengle, bouvière, filigule morillon, anax imperator. 

Nous terminons à la jonchaie - milieu humide de bout d'étang constitué principalement de joncs - et son ponton nous appelle. Nous avançons sur l'eau à pas de velours guidées par les coassements des grenouilles vertes. Nous sommes en vol stationnaire au dessus de l'eau, nous allons conquérir le monde. L'insouciance nous libère et nous entrons en harmonie avec la Sologne.

 

C'est avec énergie et entrain que nous parcourons la dizaine de kilomètres qui nous sépare de notre pause-déjeuner. Nous naviguons dans un océan de verdure. La fragrance citronnée des sapins de douglas mélangée à celle particulière de l'humus des forêts de Sologne stimule nos sens et tonifie nos corps. Marie reconnaît l'air iodé de la Gascogne de son enfance. La magie opère.

maison traditionnelle de sologne à pans de bois et brique
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étang de pointiloup panneau pédagogique faune flore de sologne
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bonde de l'étang de pointiloup à marcilly en gault
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allée forestier bordée de pins en Sologne des étangs
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Une invitation à la rêverie

Arrivées à Marcilly-en-Gault, nous mettons pied à terre. Nos yeux se régalent des multiples nuances d'ocre des maisons de briques qui bordent la rue principale de ce petit village traditionnel de Sologne. Nous croisons de nombreuses maisons à pans de bois dont la célèbre maison Foussydoire. 

Un chemin forestier nous conduit à l'étang de Pointiloup. Est-ce ici à la pointe de l'étang que le dernier loup de Sologne fut aperçu ? Ce nom restera un mystère.

C'est avec une grande curiosité et un brin d'impatience que nous ouvrons le panier pique-nique préparé par tante Agnès. Salade d'endives et de noix arrosée de vinaigre d'Orléans, terrines de canard aux pistaches et chevreuil mode Saint Hubert de chez Arthur et Lola ravivent nos papilles. Un fromage de chèvre de Selles sur Cher accompagné d'un rosé de cour-cheverny. En guise de dessert des nonettes aux fruits rouges, mes préférées.

Nous profitons d'un épais tapis de feuilles mortes pour offrir au soleil nos peaux encore pâles. Il est déjà 16h quand la sonnerie de mon téléphone retentie et nous extrait de notre rêverie Solognote. Tante Agnès me rapelle que nous sommes attendues pour diner au Sécalonia à 19h30.

Nous reprenons la route, groguies, ivres de silence. Nous traversons les étangs sur un long tapis bleu bordé de vert, entre deux eaux. La Gravelle, Bièvre, Briou, Marcilly, Favelle, les étangs de Sologne s'enchainent sans que nous puissions les dénombrer. Au château de Favelle, les prairies reprennent leur droit et nous entrevoyons au loin le clocher tor de l'église de Saint-Viâtre. Des couples de canards jaillissent çà et là des fossés devant nos roues. Endroit qu'ils jugent certainement plus discret que l'étang pour mener à bien le renouvellement de l'espèce. Nous rions à chaudes larmes.

sologne à velo circuit des étangs Marcilly
OT Sologne Côté Sud

Nous retrouverons la petite maison de briques aux volets rouges où tante Agnès attend impatiemment notre retour. Nous sommes sommées de répondre à une multitude de questions, jeu auquel nous nous prêtons avec générosité, tellement notre expérience en Sologne est riche de sensations. Nos corps recroquevillés se sont ouverts. Nous avons scruté les haies et les bordures d'étang à la recherche d'oiseaux, traqué les odeurs, écouté le moindre bruit, caressé les écorces des arbres et les herbes des champs. Nous avons appris à vivre la Sologne.

 

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